Située à 140 kilomètres environ à l’Est de Rabat, Meknès est aussi une Ville impériale.

Elle résiste aujourd’hui comme par le passé à la concurrence de Fès distante à peine d’une soixantaine de kilomètres. Son nom est intimement lié à Moulay Ismaïl le grand sultan Alaouite. Mais l’existence de la ville est plus ancienne. Elle remonte au Xe siècle. Il est établi que la tribu des Meknassas s’est installée sur les rives de l’Oued Boufekrane en fondant : Meknassa Zeïtouna et Meknassa Taza.

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L’Almoravide Ibn Tachfine, s’empare des deux bourgades en 1069 et en entreprend la fortification. L’Amohade Abdelmoumen occupe Meknassa vers 1145. L’avènement des Mérinides entraîne des effets bénéfiques. Abou Yahya fait édifier une nouvelle Kasbah et une grande mosquée. Abou Al Hassan fait construire une Zaouia et une médersa dont Abou Inane achève les travaux et qui prend son nom. Meknassa traverse pendant le XVe siècle une époque troublée. Le Ouattaside Abou Zakaria apporte l’apaisement que les Saâdiens vont faire perdurer. Aujourd’hui, Meknès se dresse au milieu d’une très riche région où l’agriculture est florissante. Elle domine un paysage verdoyant, vallonné et boisé d’oliviers, drainé par l’Oued Boufekrane qui partage la ville en deux parties distinctes : une vieille ville (médina) à l’Ouest et la nouvelle ville à l’Est. Meknès reçoit et commercialise la production agricole de la région : vins, céréales, agrumes, olives, huile…L’industrie alimentaire s’y développe. Une cimenterie, une usine de textiles et des ateliers pour machines agricoles emploient une main d’œuvre importante. L’artisanat y est très riche : peinture sur bois, céramique et broderie.
La place de Bab El Hedim est située au centre de la ville ancienne. Elle s’interpose entre la médina, le mellah et la cité impériale. La place est rectangulaire.
En fin d’après-midi, elle est particulièrement animée par les conteurs, les baladins et les marchands. A l’Ouest, le marché est très coloré. Au Sud, se dresse la plus importante et la plus majestueuse des portes de la ville : Bab el Mansour el Aleuj. Sa construction commencée par Moulay Ismaïl ne prend fin qu’après sa mort en 1732. Elle tire son nom de celui de l’architecte qui l’a dessinée. Entièrement décorée de céramiques et de mosaïques vertes, la porte est dominée par un réseau d’entrelacs. A droite, se trouve une porte de la même époque. Ses dimensions réduites sont très harmonieuses. C’est la porte Jamaâ En Nouar. A l’autre extrémité de la place, se dresse Dar Jamaï. Cet édifice est l’œuvre du vizir Jamaï qui fut au service du sultan alaouite Moulay Al Hassan (1873-1894). A Dar Jamaï, la fontaine ornée de mosaïques fut construite en 1914. Le palais, accueille aujourd’hui un Musée des Arts marocains. L’architecture originelle est bien conservée. Le jardin andalou est bien entretenu. C’est un bel exemple des résidences bourgeoises du XIXe siècle. De ce musée, la rue Sekkakin mène à Bab Barrima.
A proximité se trouvent les quartiers du Mellah et de Berrima que sépare un mur intérieur faisant partie d’une enceinte qui protégeait la Kasbah.

La rue des Bezzarin longe le rempart de la ville ancienne jusqu’à Bab El Jedid. La place du même nom est entourée de fondouqs et de boutiques. La rue des Serraïria rejoint la rue des Nejjarin où les menuisiers et d’autres artisans sont au travail.

La mosquée En Nejjarin se trouve au bout de cette rue. Son minaret est l’œuvre de Sidi Mohammed Ben Abdellah. A côté, la Kissaria El Dlala est particulièrement animée. Les tapis y sont vendus à la criée 6 jours sur 7.

Ensuite, la rue Souk Es Sebbat, entièrement couverte de bambous et peuplée de marchands de tissus, de vêtements et de chaussures, conduit à la médersa Bou Inania. L’édifice est très beau. Sa porte à vanteaux de bronze ciselé est admirable.

Sa construction entamée par le Sultan mérinide Abou El Hassan est achevée par son fils Abou Inan. Elle est reconnaissable par son curieux dôme. Contemporaine de la médersa de Fès qui porte le même nom, elle comprend les éléments que l’on trouve dans toutes les médersas : une cour centrale avec sa vasque en forme de coquille, des cellules pour étudiants situées au-dessus d’une galerie, une salle de prières avec son mihrab. L’ornementation y est très fine. Elle est réalisée en faïence et en sculptures sur bois de cèdre et sur plâtre. Face à la médersa se dresse la grande mosquée. C’est le monument religieux le plus important de Meknès. Sa construction remonte à l’époque almoravide. La mosquée a été restaurée probablement par les Mérinides au XIVe siècle. Très proche, voici une médersa (Filada) construite par Moulay Ismaïl en 1689. Plus loin, la Kissaria est un important marché de tapis et de tissus.

Par la rue Karmouni, on peut traverser la médina de part en part. L’attention est alors attirée par le palais El Mansour, la mosquée Ez Zitoun et Bab El Berdaïn. C’est la porte Nord de la ville ancienne. Vue de l’extérieur, elle révèle toute sa magnificence. Son nom est tiré du marché de bois de cèdre qui se tient dans ses environs. Mais il vaut mieux, à partir de la Kissariya, emprunter la rue Dar Smerr qui rejoint la place El Hedim et permet de visiter l’ancienne cité impériale. L’entrée de la cité s’effectue par Bab El Mansour qui donne sur la vaste place lalla Aouda qui s’étend entre le mur d’enceinte et le quartier de Dar Kébira dont seuls quelques vestiges demeurent. Le palais, selon les historiens, comportait quelques vingt pavillons isolés.
Ville historique et religieuse. L’architecture de la porte Bab El Mansour El Aleuj et des maisons avoisinantes est splendide.